làBO : l’alternative à la construction traditionnelle Interview de Lilian Chaubet, membre du collectif d’architectes

Architectes, paysagistes, poètes… làBO est composé de glaneurs et explorateurs sur le terrain. Chaque membre de l’équipe met en commun ses envies et ses compétences pour une approche plus juste et plus humaine de leurs métiers. Convaincus de l’intérêt de placer leurs professions au carrefour de différentes disciplines, ils explorent la dimension sociale, pédagogique et environnementale de leurs pratiques pour révéler la petite musique singulière à chaque endroit.

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Vous avez tout misé sur le réemploi, pourquoi ?

Le secteur du BTP est le plus gros producteur de déchets en France. Il représente à lui seul 227 millions de tonnes de déchets, soit 5 fois plus que les ordures ménagères. (Source de l'information : ADEME )
Traditionnellement, les concepteurs se soucient peu de la question de l’approvisionnement en matériaux. A travers nos projets, le collectif làBO porte l’ambition de travailler dans une démarche d’économie circulaire en utilisant le réemploi des matériaux issus du bâtiment. Nos chantiers sont des projets innovants, écologiques et solidaires qui ont pour objectif d’intégrer cette pratique dans le secteur conventionnel du bâtiment.


Pour la construction de l'espace Azimuts, nous avons identifié ce printemps des gisements de matériaux avec les structures lyonnaises Mineka et Bobi réemploi qui sont spécialisées dans le réemploi. Par la suite, nous avons élaboré le projet à partir de ces matériaux avec Julie Teulé (Minéka) et l'équipe de constructeurs (Loxia Socia). L'aménagement architectural que nous réalisons dans l'atelier META à Villeurbanne permet ainsi de sauver de la benne 5 tonnes de matériaux. Le déchet devient pour nous une ressource et nous a permis d'éviter de produire 5 000 kg de matériaux neufs.

Pour plus d'informations, nous aurons l'occasion de présenter aux visiteurs l'exposition itinérante "Matière Grise" qui est une grande source d'inspiration sur le réemploi de matériaux. Elle a été créée par le Pavillon de l'Arsenal et voyage depuis 2015 en France, comme à l'international.

Vous participez à l’aventure AZIMUTS, quel challenge représente pour vous la création de ce tiers-lieu ?

Le plus gros challenge que nous avons eu sur ce projet a été de rester cohérents dans notre proposition. Il était compliqué de répondre aux questions environnementales, car le temps court du congrès Hlm venait à l'encontre des valeurs que nous défendons sur le gaspillage des ressources des matériaux. Pour répondre à ce dilemme, nous avons travaillé sur une installation suffisamment modulable pour répondre à deux usages.  Dans un premier temps, notre installation spatiale a pour but d'accueillir dans les meilleures conditions tous les congressistes pour ce 82ème Congrès Hlm de l’Union Sociale pour l’Habitat. Par la suite, l'ensemble de l'aménagement sera réutilisé dans le tiers-lieu solidaire des Grandes Voisines : l’ancien hôpital Antoine Charial à Francheville qui a été nouvellement transformé en centre d’hébergement pour 600 personnes en situation de grande précarité. La gestion du site a été confiée pour 3 ans, par la Préfecture du Rhône au Foyer Notre-Dame des Sans-Abri (FNDSA) et à la Fondation de l’Armée du Salut, avec le soutien de la Métropole de Lyon.

Ce challenge sur la pérennisation de l'aménagement AZIMUTS nous a été grandement inspiré par les objectifs et les valeurs écrites dans le cahier des charges de l'AURA Hlm. L'agence de communication A'Suivre qui accompagne la maîtrise d'ouvrage dans l'organisation de l'événement nous a aussi aidé à atteindre cet objectif.

 

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